Alors que le sommet de l’élevage -magnifique vitrine du savoir-faire des éleveurs allaitants et laitiers- ferme ses portes aujourd’hui, la FNPL tient à alerter le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert sur l’avenir des filières laitières de montagne. Pour cause d’agenda, le ministre n’a pas trouvé le temps de venir à la rencontre des professionnels du secteur réunis hall 2 alors qu’ils pèsent 70% de l’activité agricoles de ces zones. La production laitière de montagne est à la croisée de chemins, en particulier celle du Massif central ! Dommage qu’elle n’a pu rencontrer la route du ministre en terre auvergnate !
Alors qu’à l’Est, l’enjeu des zones de montagne est de consolider leurs atouts et acquis collectifs, d’autres territoires subissent une déprise de la production laitière (120 millions de litres de lait perdus sur le Massif Central et Rhône Alpes). En dix ans, la région Auvergne-Rhône Alpes a perdu un tiers de ses fermes laitières. Les surcouts de cette production laitière spécifique sont réels (129 euros/1000 litres en moyenne). De plus, tout le lait produit en montagne ne trouve pas forcément un débouché de type AOP ou agriculture biologique, avec une valorisation supérieure que le circuit conventionnel.
En France, les zones de montagne sont occupées à 40 % par des exploitations laitières et à 60 % par des élevages allaitants (races à viande). Cet équilibre fragile entre production laitière et allaitante en zone de montagne doit être préservé au bénéfice de tous les éleveurs et au service des consommateurs qui plébiscitent ces modèles de production plus extensives, respectueuse de l’environnement et de la biodiversité.
La FNPL tient à rappeler au ministre que l’activité des éleveurs laitiers en zone de montagne et les emplois qui y sont liés, est un gage de vitalité économique et sociale de ces territoires. La future Pac qui fait d’une ruralité vivante un de ses axes, doit flécher son action sur un renforcement du soutien aux élevages laitiers avec une revalorisation de l’aide couplée à la vache laitière.
Les pouvoirs publics et les acteurs économiques de la filière -du producteur au distributeur- doivent développer en concertation des projets de segmentation collectifs afin de pérenniser l’attractivité des massifs. Cette différenciation positive, créatrice de valeur à partager peut s’appuyer sur la mention de type « produit de montagne » que les consommateurs appellent de leurs vœux.
Un ministre de l’Agriculture averti en vaut deux surtout quand il s’agira de mesurer les effets concrets des Etats généraux de l’alimentation, notamment sur l’enjeu de la montée en gamme. La production laitière en zone de montagne est en avance sur cette question. Il ne faudrait pas qu’elle la perde faute de rémunération à la hauteur du travail fourni !
Contact – Sophie Baudin : 06 08 84 00 55