Plus de 350 producteurs de lait ont participé au 73ème congrès de la FNPL qui s’est déroulé, les 15 et 16 mars, à Langres en Haute-Marne. « Nos valeurs ont de la valeur » a été le thème de cette Assemblée générale qui a accueilli un invité de marque, le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan.
Phil Hogan, commissaire européen à l’agriculture, qui a répondu favorablement à l’invitation du président de la FNPL, Thierry Roquefeuil a donné de son temps pour prendre la température de la situation des producteurs de lait français réunis en congrès à Langres. Il n’a pas été déçu. Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL a lancé « on a choisi de devenir éleveur, la question est aujourd’hui va-t-on le rester ? ». Thierry Roquefeuil, prévient que « si les grandes marques ne sont pas capable d’assurer notre avenir, on trouvera d’autres solutions ». La preuve, face à une crise qui s’enlise, la FNPL a mis en avant trois initiatives (« c’est qui le patron ? », les accords tripartites de Lidl et la mise en avant du terroir par la coopérative d’Isigny Sainte-Mère) lors d’une table ronde. « Oui, ce sont de petits volumes, oui, ce sont des valorisations un peu supérieures à celles du marché mais nous voulions montrer que cela est possible » a insisté André Bonnard, secrétaire général de la FNPL. « Je suis intimement convaincu, que dans un futur proche, un produit laitier ne trouvera un acheteur que s’il permet de faire vivre dignement, ceux qui font le lait » a ajouté Thierry Roquefeuil. « La FNPL défend une compétitivité par la valorisation. La FNPL ne défend pas une compétitivité qui exclut et qui dresse les éleveurs laitiers les uns contre les autres ! » a conclu le président de la FNPL dans son discours de clôture le 16 mars.
Un commissaire à l’écoute
L’intervention du commissaire européen à l’Agriculture n’a pas donné lieu à de révélations choc mais a montré une prise de conscience sur la lenteur des procédures administratives avant le déblocage des aides en cas de crise. Il a précisé qu’il ne « peut travailler qu’avec les outils mis à sa disposition » et a insisté sur la responsabilité des Etats membres. Selon lui, la situation des marchés en encore fragile et pousse la Commission à ne pas faire n’importe quoi concernant notamment les stocks de poudre. Evoquant le Brexit, Phil Hogan a assuré que les agriculteurs anglais qui l’ont voté sont aujourd’hui « très inquiets sur leur avenir ». Pour Thierry Roquefeuil, « fermer nos frontières et penser que tout se passera comme avant est un non-sens ». Phil Hogan a invité les producteurs à s’exprimer sur un site internet, opérationnel depuis février, pour faire évoluer la PAC.