La FNPL défend depuis plus de deux ans un dispositif européen volontaire anti-crise. A 10 mois de la fin des quotas laitiers, la FNPL exige des acteurs de la filière laitière européenne plus qu’une simple prise de conscience. Dans son rapport présenté le 13 juin, la Commission européenne émet des « doutes » quant à « la capacité du cadre réglementaire de l’UE à faire face à une extrême volatilité du marché ou à une situation de crise après la fin du régime des quotas ».
La FNPL s’étonne qu’avec des doutes aussi fondés la Commission ne propose rien de plus à ce stade. Elle indique vouloir « poursuivre le débat pour répondre à ces préoccupations et d’examiner la nécessité et la portée d’éventuels instruments supplémentaires »… Le prochain rapport de la Commission sur le lait est attendu pour 2018, soit trois années après la fin des quotas…
La FNPL défend, en période de crise, la mise en place d’un dispositif – au niveau européen – pour les éleveurs qui joueront volontairement le jeu d’une limitation de production. Il faut prévenir plutôt que guérir.
Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture français ne dit pas autre chose : « dans la perspective de fin des quotas, il est nécessaire d’anticiper des situations de crise mais également de les gérer en amont ». La France doit être le fer de lance de cette exigence toujours et… encore.
On le sait : les bonnes intentions ne suffisent pas. Lors de la crise laitière de 2009, la France a contribué à hauteur de 37 % à la baisse de la production européenne alors que l’Allemagne continuait à produire. La France ne pourra pas, si l’histoire se répète, être la seule « bonne élève » de l’Europe. Et, ainsi oeuvrer à résoudre seule une crise de dimension européenne.
Ce n’est pas une découverte : le secteur laitier est confronté depuis plusieurs années à une volatilité des prix qui peut provoquer une envolée des coûts de production non maitrisables et donc un impact négatif sur le revenu des producteurs de lait. Dans ce contexte, la FNPL salue le lancement de l’observatoire européen du marché du lait par la Commission européenne. La transparence n’est pas l’ennemi des entreprises ni des perspectives positives qu’offrent les marchés des pays émergents pour le secteur laitier.
Pour autant, suivre le marché du lait ne suffit pas à prévenir les crises. Dotons l’Union européenne d’une palette d’outils réactifs pour les prévenir. La FNPL en appelle à la responsabilité de tous les pays laitiers de l’Union européenne. La FNPL refuse « ce laissez- faire » de la Commission européenne qui a déjà coûté très cher à l’Europe en 2009.
Contact – Sophie Baudin : 06 08 84 00 55