La publication des comptes de l’agriculture confirme que les éleveurs laitiers se situent très en-dessous de la moyenne des revenus agricoles.
Parallèlement, la réforme de la Politique Agricole Commune pourrait amputer de moitié ce revenu déjà trop faible.
Pourtant, l’élevage laitier est le garant d’espaces ruraux vivants d’un point de vue économique et social. Cette production est fortement pourvoyeuse d’emplois. En queue de peloton des revenus agricoles malgré une charge de travail importante, trop de producteurs de lait abandonnent aujourd’hui l’élevage pour se tourner vers des productions plus rentables.
Le ministre de l’agriculture a assuré, le 26 juin, que dans la déclinaison nationale de la Pac « la priorité sera une redistribution des aides en faveur de l’élevage et de l’emploi ». A ce titre, la revalorisation de l’ICHN réclamée par la FNPL va dans le bons sens.
Pour Stéphane Le Foll, « certaines productions ont besoin de plus d’aides que d’autres ».
Pour la FNPL, l’élevage laitier fait évidemment partie de ces productions. Tous les producteurs de lait doivent pouvoir continuer à être éleveurs demain. Il faudra, pour cela, utiliser tous les outils à notre disposition pour l’application nationale de la PAC afin de trouver les rééquilibrages nécessaires. En particulier, la mise en place d’un paiement redistributif et le couplage constitue des outils majeurs. L’enveloppe des 13% de couplage doit absolument permettre la mise en place d’une prime significative à la vache laitière dans le dispositif. Celle des 2 % supplémentaires destinée à soutenir le développement de l’autonomie fourragère en protéines doit pouvoir être fléchée pour les élevages laitiers.
Les producteurs de lait français ne pourront pas payer, seuls, la note d’une Pac encore trop injuste. L’application nationale de cette politique doit permettre de faire bouger les lignes en leur faveur.